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lundi 16 août 2021

Comptes de faits (5)

Le pendule de Léon Foucault, épisode 2 de 2
 
 
Exposition Maurizio Cattelan, décembre 2016 à la Monnaie de Paris. Tentative de démontrer la vitesse de rotation de la Terre à l'allure qu'adopterait un cheval ? Alors l’expérience a échoué. L’animal morose n'a jamais ébauché le moindre pas.
 
 
Dans le premier épisode, Léon Foucault nous demandait d’imaginer que la Terre tournait sur elle-même, quand on voyait pivoter le plan d’oscillation d’un énorme pendule suspendu au plafond sous la coupole du Panthéon de Paris.

Or il faisait un tour en 32 heures. Il aurait dû le faire en 23h.56m.04s., qui est en tout lieu la période de rotation de la terre, mais Léon Foucault nous expliqua que le pendule accusait tout à fait naturellement une déviation qui le ralentissait en proportion de sa latitude sur le globe, sauf aux pôles - un mathématicien compétent avait imaginé la formule exacte - et qu’arrivé sur l’équateur terrestre il s’arrêterait de tourner, son axe se déplaçant alors en même temps que la Terre comme sur une ligne droite. Ce qui fit dire aux rieurs que si Foucault avait été de ces colonisateurs du Gabon qui venaient de créer Libreville, il n’aurait jamais fait cette découverte.

Fâché de n’avoir pas trouvé l’instrument universel, Foucault se mit immédiatement à la conception d'un dispositif basé sur un principe similaire mais qui serait indépendant de sa position sur Terre. Et comme il était génial il pensa à la toupie et inventa dès 1852 le gyroscope, sorte de pendule qui tourne très vite et qui a la propriété de ne jamais dévier de son axe, même cul par dessus tête, où qu’il se trouve sur Terre. Désormais équipé de cet instrument, l’explorateur ne pouvait plus se perdre et retrouverait sa boussole même au Gabon.

Alors, direz-vous, pourquoi avoir déclaré, au premier épisode, que Foucault avait menti ?
Mais parce qu’il ne nous a pas conté, dans cette histoire de pendule enchanté, la partie réellement merveilleuse, la fin (enfin, disons la suite), qu’il ne connaissait pas.

Car à mesure qu'étaient perfectionnés les instruments, ils indiquèrent que le pendule (ou le gyroscope), qui se balançait déjà au pôle comme si la Terre n’existait pas, se moquait également du Soleil. Lancé précisément dans sa direction, il en dérivait après quelques semaines pour aller voir ailleurs. Il n’avait pas plus de respect pour les étoiles proches dont il s’éloignait au bout de quelques années, et s’il parait finalement s’aligner sur les galaxies les plus lointaines, c’est peut-être dû aux limites des instruments de mesure. Autour de lui, non seulement la Terre, le système solaire, mais l’univers entier semble tourner sans qu'il s'en soucie.
Certains physiciens et mathématiciens en concluent qu’il est aligné sur l’Univers dans son ensemble, ce qui n’explique pas le phénomène. D’autres, formalistes, y voient une ténébreuse histoire de référentiels, un leurre de la modélisation.

En 1981, l’astrophysicien Hubert Reeves terminait son livre « Patience dans l’azur, l’évolution cosmique » par le rapprochement de trois énigmes, trois phénomènes naturels actuellement inexpliqués :
 
- Le rayonnement fossile, les premiers photons observables de l’univers en expansion, aujourd'hui presque totalement refroidis, et dont la température est identique dans toutes les directions, donc dans des endroits de l’univers qui n’auraient « jamais été reliés causalement »,
- Le paradoxe EPR ou la non-localité, quand des particules qui ont interagi restent corrélées quel que soit leur éloignement, comme si elles étaient en contact permanent hors de toute causalité, en dépit de la limite de la vitesse de la matière.
- Et enfin le pendule de Foucault, qui ignore les influences locales et s’aligne superbement sur « la quasi-totalité de l’univers observable ».

 
Reeves concluait « Il y aurait en quelque sorte deux niveaux de contact entre les choses. D’abord celui de la causalité traditionnelle [les principes de la physique]. Et puis un niveau qui n’implique pas de force d’un corps sur un autre, pas d’échange d’énergie [les trois énigmes] … L’uniformité des lois de la physique relèverait de cette même propriété de la matière. En un sens, l’univers resterait toujours et partout présent à lui-même ».

Espérons la découverte ou l’expérience qui viendra un jour élucider cette intuition. Ou l’invalider.
En attendant, hypnotisés par ce pendule imperturbable, on est déjà à des années-lumière des Mille et une nuits.
 
 
Sources
 

- Pour comprendre facilement le comportement du pendule et du gyroscope, une vidéo magistrale de 2018 de l’Université de Mons en Belgique (durée 1 heure), vivante et pédagogique, illustrera définitivement cette chronique.
 
- La biographie scientifique de Foucault par William Tobin en 2002, « Le miroir et le pendule » est la référence indispensable pour qui s’intéresse sérieusement aux comptes de faits.
 
- S’il fallait aller plus loin, la documentation sur le pendule est considérable. On évitera le verbiage soporifique du roman homonyme d’Umberto Eco, qui ne fera qu’embrouiller ou dévoyer toute pensée éprise de limpidité.
On trouvera des approches un peu originales chez Villemin, Les idées froides, l’université de Nantes (manipulations), et dans l'Encyclopédie Imago Mundi.
  

mardi 20 avril 2021

Histoire sans paroles (39)


« Il s'enfonce donc dans la mer, au nord-ouest de l'Islande, et découvre une région qu'il décrira comme la plus étrange et inquiétante du monde. Ce n'est plus de la terre, ni de l'eau, ni de l'air, c'est du brouillard, de la neige fondue, on y trouve des îles flottantes, blanches et bleues. L'Artemis avance entre les icebergs et Pythéas s'engage dans ce qu'il appelle le poumon marin, un mélange impalpable de terre, d'eau et d'air […] Il poursuit sa progression, jusqu'à ce que l'Artemis heurte une ile de glace. Alors, le savant et courageux Pythéas n'ose aller plus avant. »
Alain Bombard, Les grands navigateurs
(sur Pythéas le massaliote, vers 325 avant notre ère)
 

vendredi 27 décembre 2019

Passons, passons...

Passons, passons puisque tout passe
Je me retournerai souvent
Guillaume Apollinaire (Cors de chasse, dans Alcools)
Ici s'élève un grand débat entre la science et le vulgaire. La science prétend que les hommes sont répandus sur le pourtour de la terre, qu'ils ont les pieds à l'opposite les uns des autres, que partout le ciel est également sur leurs têtes, et que partout le point de la terre foulé par les pieds de ses habitants est le centre pour chacun. Le vulgaire demande pourquoi les hommes placés à l'opposite ne tombent pas : comme s'il n'était pas facile de répondre qu'eux aussi ont le droit de s'étonner que nous ne tombions pas ! Il y a une opinion intermédiaire, et que la foule si indocile trouve probable : c'est que le globe est inégal, semblable pour la figure à une pomme de pin, et que la terre est habitée tout autour de cette espèce de cône. 
Pline l’ancien, Histoire naturelle, Livre 2, (an 77 de l’ère actuelle)

Visiteur, qui pose pour la première fois ton regard sur ce blog, sache que tu arrives dans un endroit peu fréquentable (et d’ailleurs très peu fréquenté). Sous une apparence austère parfois attrayante, tu constateras qu’il peine à respecter les valeurs dites sacro-saintes, les nations, les drapeaux, les religions, les institutions.
Tu noteras qu’il méprise les souverains affublés d’un numéro, en l’écrivant en chiffres arabes, qu’il ne fête pas les dates anniversaires des grands hommes, ni des grandes femmes, qu’il informe sur les expositions généralement après leur fermeture, et surtout, qu’il escamote l’accent circonflexe sur les mots aout, gout, abime ou maitre.

Bref, tu abordes un blog inconvenant.
Si, en dépit de cet avertissement, tu as décidé de poursuivre, apprends qu’il va faire, sous tes yeux, un pas supplémentaire dans l’ignominie et piétiner ses principes en célébrant son propre anniversaire.


Le 27 décembre 2006, dans un premier billet balourd mais déjà assoiffé de vérités scientifiques et… disons artistiques, le blog réclamait des images, que jamais il n’obtint, du verso d’une admirable statue d’Arsinoë 2, qui venait de sortir des eaux de Canope, ville engloutie près d’Alexandrie dans la baie d’Aboukir. Elle gisait là parmi d’autres débris dans un dépotoir à statues dont la religion était périmée, sauvée d’un recyclage moins noble par l’engloutissement de la cité.
Toutes ses représentations, sur internet et dans la presse, la montraient de face, de trois-quart, très rarement de profil, et jamais de dos. Personne depuis n’a proposé de dévoiler ce secret.

Tu penses certainement, visiteur, que le titre du blog comporte déjà une faute d’orthographe et une ambigüité, soit une inversion de lettres s’il entend écrire le mot blog, et dans ce cas ce serait un anglicisme inélégant, soit une faute d’orthographe s’il veut parler de la Terre, hypothèse plausible à la vue de l’illustration du bandeau de titre.

L’équivoque était délibérée.
À un blog ambitieux, il fallait des lecteurs susceptibles d’accepter n’importe quoi. Et c’est dans les exclus, dont on entendait déjà que l’internet et les réseaux sociaux étaient envahis, chez ceux qui souffrent d’être dévalorisés, socialement, affectivement, et qui sont prêts à adhérer à n’importe quelle explication qui ne serait pas celle de la société qui les ignore, que le blog pensait trouver des lecteurs.

Les adeptes de la Terre plate étaient parmi les mieux inspirés. Leur refus pathologique d’accepter la réalité quand elle ne coïncide pas avec leur vision du monde a quelque chose de Don Quichotte, leur opiniâtreté à réécrire autrement les règles les plus élémentaires de la science a tout de la poésie pataphysique et des prémices d’une grande religion. À n’en pas douter, c’était l’avenir.

Un sondage fameux et très respectable, réalisé avec beaucoup de sérieux, de mathématiques, et de biais de toutes sortes par l’Ifop a largement confirmé ce choix depuis.
Il se proposait, souvenons-nous, de mesurer la croyance des Français dans les grands mensonges supposés manipulés par les pouvoirs occultes des sociétés secrètes ou des gouvernements corrompus. Pour donner un exemple de la qualité des questions imaginées par l’Ifop, parmi les complots proposés (liste p.99), étant sous-entendu que tous sont faux, la question suivante était posée « Êtes-vous d’accord ou pas avec l’affirmation que Dieu a créé l’homme et la Terre il y a moins de 10 000 ans ? », et 18% des sondés y répondaient positivement.
Vous noterez que ceux qui pensent qu’un dieu à créé l’ensemble il y a plus de 10 000 ans, hélas nombreux, ne pouvaient pas se prononcer, ni ceux, rares sans doute, qui pensent que tout cela s’est créé sans aide extérieure il y a moins de 10 000 ans. On mesure là toute la finesse de la méthode.

La question qui regarde le blog était plus claire « Êtes-vous d’accord ou pas avec l’affirmation qu’il est possible que la Terre soit plate et non pas ronde comme on nous le dit depuis l’école ? »
9% des sondés ont répondu positivement. Ce qui fait beaucoup de lecteurs potentiels.
Hélas, le sondage lui-même était noyauté par les servants d'un vaste complot mondial, car en 13 ans de chroniques d’une régularité astronomique, aucun adepte de la Terre plate n’a jamais pris contact ni laissé un commentaire sur le blog. Pas un lecteur de plus. Les spécialistes pensent aujourd'hui qu’il n’y a en réalité que quelques milliers de fidèles, et essentiellement aux États-Unis (Flat Earth Society).

Pourtant le blog avait concocté une documentation pointue destinée à soutenir les adeptes de la planéité, et déniché à l’appui de leurs certitudes le témoignage inestimable d’Augustin d’Hippone, le fameux Saint Augustin, lointain héritier des chimères de l’imputrescible Platon, et le plus grand penseur du christianisme. Il écrivait dans La cité de Dieu (16-9) au début du 4ème siècle :
« Quant à leur fabuleuse opinion qu’il y a des antipodes, c’est-à-dire des hommes dont les pieds sont opposés aux nôtres et qui habitent cette partie de la terre où le soleil se lève quand il se couche pour nous, il n’y a aucune raison d’y croire. Aussi ne l’avancent-ils sur le rapport d’aucun témoignage historique, mais sur des conjectures et des raisonnements, parce que, disent-ils, la terre étant ronde, est suspendue entre les deux côtés de la voûte céleste, la partie qui est sous nos pieds, placée dans les mêmes conditions de température, ne peut pas être sans habitants. Mais quand on montrerait que la terre est ronde, il ne s’ensuivrait pas que la partie qui nous est opposée ne fût point couverte d’eau. D’ailleurs, ne le serait-elle pas, quelle nécessité qu’elle fût habitée, puisque, d’un côté, l’Écriture ne peut mentir, et que, de l’autre, il y a trop d’absurdité à dire que les hommes aient traversé une si vaste étendue de mer pour aller peupler cette autre partie du monde. »
On comprend aisément qu'un argumentaire aussi robuste ait pu influencer plus de 1000 ans de science en Occident ! D’ailleurs Augustin mériterait d’être le parrain de ce blog. Car il ne faut pas blâmer les apôtres de la Terre plate. À leur manière, excentrique et malhabile, ils essaient de refaire l’histoire de la science. Les aurait-elle écoutés, l’espèce humaine n’aurait peut-être jamais réussi à transformer ce petit caillou, fut-il plat ou globuleux, en enfer.

Un autre échec de l’histoire du blog, parmi tant d’autres, fut la recherche pathétique du nom d’un sculpteur dont la signature peu lisible est gravée sur la statue d’une fillette assise sur une tombe, dans le cimetière monumental de Milan, en Italie du nord.
Pas la moindre proposition depuis 10 ans. Effrayant silence des espaces infinis de l’internet !

Mais ne nous attardons pas sur ces revers, et réjouissons-nous, puisque cette chronique célèbre un anniversaire. Voici une surprise, en vidéo. Elle dure 4 minutes. Le commentaire n’est qu’en anglais, mais à une minute et 13 secondes, vous verrez qu’on peut se passer de tout commentaire. Elle a été filmée en novembre 2016 au British Museum, à Londres, mais aurait pu l’être à Saint Louis, dans le Missouri, au printemps 2018 (à 15min.20) ou à l’Institut du monde Arabe de Paris, fin 2015 (à 20min.57) ou peut-être de retour au musée des antiquités de la Bibliotheca Alexandrina d’Alexandrie, en Égypte, qui sait ?


Enfin rappelons aux lecteurs de tout genre qu’une petite zone de saisie « Rechercher dans ce blog » permet d’y trouver n’importe quel mot incongru et de flâner parmi 680 chroniques richement illustrées, qui peuvent être lues avec des années de retard sans que la constance de leur futilité encyclopédique n’en pâlisse. Ils y dénicheront des informations insoupçonnées et inactuelles sur la peinture, le droit d'auteur et les cimetières, et sur toutes sortes d’animaux et de végétaux, éléphants, autobus, Tati, Kubrick, et même Mozart (mais que les inconditionnels de la planéité ou de la platitude ne cherchent pas les mots Terre ou globe, ils en ressentiraient sans doute de l’amertume).

jeudi 23 août 2018

Histoire sans paroles (29)


L’ancien musée Unterlinden de Colmar, un des plus fréquentés en province (600 visiteurs par jour, en moyenne, attirés par l’extraordinaire retable de Matthias Grünewald), fermé de 2013 à 2015, a été agrandi et rationalisé. L’art contemporain et moderne a été exilé dans une aile nouvelle éloignée par une galerie souterraine. 
Cette rencontre ci-dessus, entre deux couloirs et trois ou quatre siècles, de Don Coucoubazar, en tôle et en plastique, par Jean Dubuffet, et une vieille vierge de bois, sur un globe, terrassant un serpent, a donc été interrompue. 
L’objectif est de passer à 1000 visiteurs par jour, en moyenne.

samedi 4 août 2018

Le musée de l'antipode

Il y a plus de 2200 ans, Pythéas de Massalia, Aristarque de Samos, Ératosthène de Cyrène, disaient que la Terre était ronde. Puis elle s’est dégonflée, aplatie pendant une éternité sous la doctrine des plus grands penseurs de l’humanité, comme Saint Augustin, et n’a recouvré une forme de boule que depuis 300 ou 400 ans, selon Copernic et Galilée.
Ainsi la Terre est de nouveau ronde. Admettons. Et c’est bien là le problème, car l’étymologie est une science aussi exacte que les Saintes Écritures, et le mot antipode affirme cette rotondité. Il signifie « là où les pieds sont dans l’autre sens ».

Cela implique qu’un Européen ne pourra pas se rendre sans fâcheux inconvénients dans les pays à son antipode, comme l’Australie, où tout est sens dessus dessous. Il lui faudrait des chaussures de plomb, il sentirait son sang affluer et faire bouillonner son cerveau, ses yeux se révulser en laissant échapper son âme, ses poches se vider et leur contenu tomber vers le ciel. Il en ressentirait une insupportable angoisse.
C’est pourquoi la National Gallery of Victoria, le grand musée d’art de Melbourne, capitale culturelle de l’Australie, a installé sur le réseau internet (qui se rit des affaires de gravitation), un site spécialement dédié aux habitants de son antipode approximatif, en poussant la prévenance, pour leur éviter la nausée, jusqu’à retourner toutes les reproductions sur leur axe horizontal.

Et ils découvriront tant de belles choses dans ce grand musée par nature si mal connu.


Des artistes australiens, nés la tête en bas (certains prétendent que cela se voit) : Ci-dessus de gauche à droite et de haut en bas, des détails, par James Gleeson (Harbinger 1986), W.M.M. Watkins (Lake Wanaka, summer evening 1878), Eugene von Guérard, autrichien qui vécut 30 ans en Australie (Tea Trees near Cape Schanck 1865), Stephen Bush (L.L. The wish being the father to the thought 1989), enfin Kathy Temin (Duck-rabbit problem - le problème du canard-lapin 1991).


Et des artistes d’autres antipodes, des détails de paysages par G.E. Hering (Druidical monuments at dawn in the Isle of Arran 1871), Henry Pether (Moonlight Westminster 1858), George Clausen (The houses at the back on a frosty morning 1913), Clarkson Stanfield (Mount St Michael Cornwall 1830), Paul Signac (Les gazomètres de Clichy 1886), enfin par J. M. W. Turner (Dunstanburgh Castle Northumberland, sunrise after a squally night 1798).


Et encore d’autres chefs-d’œuvre par Federico Barocci (Portrait of a young girl c.1575), Le Greco (Portrait of a cardinal c. 1600), J.D. De Heem (Still life with fruit c. 1640), D.W. Wynfield (Death of George Villiers 1871), Rembrandt (Two old men disputing 1628), Giambattista Tiepolo (The Banquet of Cleopatra 1743), et des milliers d’autres merveilles, dessins, peintures, sculptures, gravures, photographies.
   

lundi 2 janvier 2017

Nouvelles de la Terre

Voilà 8 ans déjà que nous avons pris des nouvelles de la Terre. Et ces dernières nouvelles étaient déjà alarmantes.

Et puis, apprenant partout sur internet que l’année 2016 avait été en moyenne la plus chaude depuis des millénaires, battant ainsi l’année 2015 qui avait déjà le précédent record, nous avons envoyé sans attendre un reporter pour vérifier ces allégations certainement excessives.

Hélas notre envoyé n’a trouvé personne sur place pour confirmer ces chiffres.
L’endroit était désert, et il allait repartir bredouille quand un ruban rouge et blanc interdisant d’approcher le globe de trop près, ce qui est préjudiciable à un journalisme de qualité, attira son attention.
Soupçonneux, il fit un tour complet de la Terre et distingua, stupéfait, que la glace de l'Antarctique avait totalement fondu et avait été remplacée par une trappe discrètement aménagée.

Tout devenait alors limpide. Notre enquête confirmait sans contestation possible le réchauffement déraisonnable de la planète, et dévoilait en exclusivité que les odieux responsables de cette catastrophe avaient filé par une porte dérobée.

Vous aurez remarqué que notre journaliste, qui vient de faire le tour de la Terre le 1er janvier 2017, en a rapporté des photographies qui semblent prises en plein été. C’est une preuve supplémentaire du fameux dérèglement climatique.

jeudi 19 mars 2015

Comprendre l'art moderne

Cambrai, Musée des beaux-arts, 28 mai 2014.

Depuis le 20ème siècle et la floraison de l’art brut, de l’art minimaliste et de tous les arts conceptuels, il est certes devenu malaisé de distinguer, même dans un musée, une œuvre d’art d’une pure incongruité
Il y a pourtant un truc infaillible : les œuvres d’art sont toujours flanquées d’un petit cartel explicatif précisant en caractères minuscules le nom de l’artiste et les dates inévitables de son existence. 

dimanche 22 mai 2011

Quelques globes


Le parvis couvert du théâtre Carlo Felice, l'opéra de Gênes, en Italie du nord. Au fond, la place De Ferrari et la statue équestre de Garibaldi.

Pendant ce temps-là, tout va bien de l'autre côté du globe. La centrale nucléaire de Fukushima tient ses promesses (1). Elle fuit comme un pneu fatigué. Le corium se répand. On envisage la solution extrême, l'ensevelissement des réacteurs sous un gigantesque sarcophage, ruineux comme à Tchernobyl, pour une éternité d'environ 50 ans, après quoi il sera nécessaire de le remplacer. Et ainsi de suite, pendant des millénaires.

1. Voir Marianne, Courrier International, Sciences et Avenir.

lundi 28 mars 2011

Debout, irradiés de la Terre

Debout, irradiés de la Terre
Debout, forçats bientôt défunts,
Le magma tonne en son cratère
C'est l'éruption de la fin.
Du passé faisant table rase
Foules, esclaves, en nous, partout
Prolifèrent les métastases
Nous ne serons plus rien, bisou !

C'est la fuite banale
Bougeons-nous, car demain
La machine infernale
Tuera le genre humain.

D'après, et sur l'air de l'Internationale
(voir le texte original en fin de chronique)

***

Même les plus optimistes l'auront noté, l'humeur planétaire n'est pas à la badinerie. Et puisque Ce Glob est Plat donne régulièrement des nouvelles de la Terre (voir en janvier 2007 et en décembre 2008), il était temps de refaire un état des lieux.

Le calendrier maya l'a prédit, le monde actuel, né le 13 aout 3114 avant l'ère actuelle, finira le 21 décembre 2012. Tous les scientifiques sérieux le disent, le noyau de la Terre est fait d'un métal en fusion qui enfle et déforme la croûte terrestre. En 2011 déjà trépideront les premiers séismes, regorgeront les premiers raz-de-marée, et on prévoit en 2012 une inversion du champ magnétique accompagnée, sur les humains, de « nombreux phénomènes biologiques internes avec de grandes fatigues, des absences de mémoire et enfin une inversion de la pensée » (voir le dernier chapitre des Messagers du temps vert pistache « À quoi devons-nous nous attendre...»).


Et les prémices viennent du Japon. Séismes continus (800 depuis le 11 mars), tsunami abominable, exhalaisons radioactives qui se répandent de la centrale nucléaire en perdition de Fukushima, et des foules de morts. Mais il ne sera pas possible de montrer ici des images de la situation car les secousses ont déplacé le Japon de 4 mètres, et affaissé de 75 centimètres, déclenchant ainsi un basculement de la Terre. Il se trouve alors au sommet de la planète, invisible depuis notre position. On peut néanmoins en mesurer la gravité en voyant cette envolée éperdue des pigeons de Tokyo, désorientés par l'eau irradiée des fontaines publiques.
(Les amateurs du complot international extrême remarqueront au passage que la Lune n'est en vérité qu'un banal lampadaire qu'on allume quand vient l'obscurité).

On imagine alors les fléaux qui nous attendent. Les grandes fatigues et les pertes de mémoire dont parlent les prédicateurs, c'est la malédiction de tous les innocents irradiés. Mais que signifie « l'inversion de la pensée » ? Un bouleversement des mentalités qui pousserait les humains à décider de remettre la planète dans un état convenable ?
C'est mal parti. Bien sûr, on constate, comme à chaque catastrophe planétaire, la panique qui gagne ceux qui n'ont pas été touchés, qui réclament alors des informations, des contrôles, des garanties. Pour les rassurer, le président de la France affirme « l'excellence technique des dispositifs de sûreté français », et pour ceux qui ne le croiraient pas sur parole, il promet que des vérifications seront faites. Non par des experts internationaux indépendants (ils seraient capables de chouraver notre excellence française), mais par les mêmes instances qui ont toujours autorisé et contrôlé les installations en France et fermé les yeux sur les « erreurs » d'EDF à propos du niveau de risque des sites nucléaires.
Autant dire qu'ils ne se déjugeront pas. Qui les blâmerait, ces braves gens, qui pour conserver leur petit pouvoir lucratif et nourrir leur famille nombreuse ne s'embarrassent pas l'esprit d'hypothétiques incidents nucléaires et d'éventuels enfants qui naitraient avec des maladies incurables ou des déformations insupportables.

Finalement c'est peut-être ça l'inversion de la pensée inspirée par le calendrier maya. C'est qu'en dépit des souffrances, des tragédies, des catastrophes, alors qu'il constelle la Terre de vastes régions invivables à jamais, l'humain parviendra encore à dormir paisiblement.



***

Début du texte original de l'Internationale
:

Debout, les damnés de la Terre
Debout, les forçats de la faim,
La raison tonne en son cratère
C'est l'éruption de la fin.
Du passé faisons table rase
Foules, esclaves, debout, debout
Le monde va changer de base
Nous ne sommes rien, soyons tout
.

C'est la lutte finale
Groupons-nous, et demain
l'Internationale
sera le genre humain.

dimanche 6 juin 2010

Chapardage au musée d'art moderne

Celui qui visite un musée entre dans une sorte de grenier dont les propriétaires ont disparu. On y montre avec mille coquetteries des objets leur ayant appartenu, qu'on agrémente d'étiquettes surannées pour se rappeler leurs noms. Les gardiens des lieux, inanimés, s'y ennuient comme dans les tableaux de Paul Delvaux.
Les musées ne retracent jamais que le passé, c'est leur raison d'être. Leur désuétude palpable, à peine camouflée par l'odeur de cire fraiche des boiseries, est justement la condition nécessaire au fonctionnement du rituel que s'invente chaque visiteur, à la persistance du passé. Tous les musées devraient être vétustes, démodés, mal équipés, un peu poussiéreux et habités de fantômes neurasthéniques. Ils le sont souvent.

Il est donc logique que se produisent de temps en temps des chapardages comme ce vol récent de quatre tableaux, dont un Picasso, au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris. Leur caractère spectaculaire est exagéré volontiers, car tout le monde profite de l'opération. Dans la presse, les œuvres volées sont surévaluées et leur cote multipliée par 5 ou 10, quand elles ne sont pas attribuées à un maitre alors qu'elles étaient, avant le larcin, tout juste qualifiées de copies ou «de l'école de...». Les journaux, intrépides, dénoncent le scandale. Le service chargé de la surveillance exhume alors un rapport d'audit jauni qui pointe avec précision, dans une note de bas de page d'une annexe, un dangereux manque de personnel qualifié et de moyens technologiques appropriés. Tout le monde est absous. Le responsable sera l'électeur qui change si souvent d'avis et aura choisi l'autre couleur politique, créant ainsi une discontinuité fatale à une saine administration du patrimoine.

Le musée Correr, Piazza San Marco à Venise, trois globes (encore) et un lustre.
Pourtant les vols d'œuvres d'art ne sont pas si fréquents, parce qu'ils ne sont pas rentables. Connues et documentées, elles sont invendables et réapparaissent généralement après quelques années d'occultation. Les rançons sont rarement payées, ou alors très discrètement. Bien sûr certaines œuvres ne reparaissent jamais, mais elles représentent peu en regard des milliers anéanties par les guerres et pillées par les armées et les trafiquants. Les grands musées débordent encore des razzias du passé. Sur 15000 pièces volées (et beaucoup plus de détruites) dans le musée de Bagdad en 2003 sous les yeux de l'armée américaine indifférente, 6000 seulement ont été restituées.

Face au saccage des vestiges de l'antique Mésopotamie, première civilisation de l'écriture, et après l'incendie de la bibliothèque de Bagdad, la disparition d'une œuvre de Picasso fait un peu figure de «chien écrasé». Il en restera encore près de 23000 dans les musées et collections du monde entier, et non des moindres, comme ce pathétique hommage à Joseph Staline, dessiné au lendemain de la mort du héros soviétique, inventeur du bonheur des peuples, plus lumineux que le soleil, plus haut que les espaces célestes, le 5 mars 1953.

lundi 24 mai 2010

Bricoler l'univers

Tant de choses nous dépassent... À commencer par le nombre de textes religieux, philosophiques, voire scientifiques sur le sujet, qui déclarent que l'univers est inconnaissable puisqu'on en fait partie. Des milliers de pages pour affirmer que l'inconnu restera à jamais inconnu. La démarche de la connaissance semblant sans fin, le filon est inépuisable.
Pourtant, certains défricheurs se sont sorti l'esprit de cette glu sophistique pour se mettre au travail. Et le résultat est là. Les éditions Eaglemoss proposent le mode d'emploi, les outils, et les pièces détachées pour «construire le système solaire».

Ce qui étonnera d'abord le lecteur engourdi de «Science & Vie» accoutumé aux débauches d'énergie de l'épopée du Big Bang, c'est la modestie des moyens à mettre en œuvre pour créer un système solaire, incitant l'écervelé à se lancer sans précaution dans cette aventure. L'apport au démarrage est proche de zéro. Mais pour le gestionnaire tatillon, les informations sur les moyens et les délais à investir sont trop escamotées et disparates.

C'est pourquoi Ce Glob Est Plat, champion de toutes les vocations scientifiques inabouties, a expertisé les Conditions Générales de cette offre (onglet "Bon de commande"), et en propose le tableau récapitulatif ci-contre qui figure le calcul le plus optimiste en fonction des éléments fournis par l'éditeur, ici et ici.

Notez qu'après deux ans et demi de persévérance, si vous avez réussi à ne pas perdre la moindre pièce, et si l'horlogerie du système fonctionne, jours, nuits, saisons, rien ne garantit que vous pourrez alors voir apparaitre la vie. En effet la documentation ne cite pour tout «élément» que le laiton chromé. Les composants chimiques nécessaires à la création de la vie seront fournis dans une autre série à venir, sans doute. Mais cette aventure vous aura cependant apporté sagesse et patience. Et elle aura démontré que la légende qui prétend le ciel, la Terre et les grands luminaires créés en quatre jours est largement erronée. 900 jours au moins sont nécessaires pour obtenir une Terre à peu près opérationnelle.



Répétons-le, pensez à nettoyer régulièrement vos outils, notamment si vous réalisez plusieurs programmes simultanément. On remarquera sur l'illustration ci-dessus, à quelques détails subtils, que le montage approximatif de cette planète a été effectué avec des outils qui servaient en même temps au programme «J'épile mon caniche» des éditions Jeunesse et Nature.

mardi 30 décembre 2008

Dernières nouvelles de la Terre

Nous n'avions pas pris de nouvelles de la Terre depuis bientôt deux ans. Il était temps de faire un bilan. Comme on peut le voir sur notre illustration, il y a apparemment peu de changement depuis notre dernier cliché, mais cela n'est qu'apparent. Sur cette image par satellite d'une précision extrême, à la limite de la résolution de la caméra à haute définition, on distingue comme jamais auparavant des détails éloquents (cliquez pour agrandir la vignette).

On voit nettement au nord-ouest de l'Afrique, le célèbre «pont de la liberté des peuples» qui devait relier le continent à l'Espagne et la France, mais qui est tristement parti à la dérive depuis la décolonisation et rouille désormais en pleine mer. Plus au sud, au niveau de l'équateur, à l'ouest et à l'est au large de l'Afrique, on voit maintenant clairement les deux énormes trous noirs dont certains prétendent qu'ils sont le fruit des expériences des accélérateurs de particules, mais dont il est plus probable qu'ils résultent d'un défaut d'entretien par les populations locales, notamment, à l'est, par le gouvernement des Seychelles, dont chacun sait qu'il affiche une idéologie nettement socialisante. Nous ne pouvons pas examiner ici toutes les dégradations, mais remarquons pour finir, au nord, la longue série des marques blanches ineffaçables qui maculent la Russie, avec, la plus à l'ouest, l'inoubliable tache de Tchernobyl.

Mais nous terminerons cette revue par une remarque optimiste. Les autorités ont eu l'heureuse idée de placer un panneau indicateur afin que les touristes (et éventuels investisseurs) venus de l'espace la repèrent facilement sur le plan, la reconnaissent et ne la prennent plus pour une ordure. Comme on le voit les progrès de l'imagerie par satellite nous apportent tout de même, en cette fin d'année, une petite note d'espoir.

samedi 24 mai 2008

La Terre en vraies couleurs

Le philosophe grec Démocrite est souvent représenté dans le long débat fait d'exils, d'autodafés, voire de bûchers (et dans lequel par stricte rigueur journalistique nous ne prendrons pas parti) qui oppose depuis 2500 ans les adeptes d'une Terre plate aux apôtres de sa sphéricité.

La tradition picturale le figure avec un sourire moqueur montrant du doigt le
globe terrestre, comme l'ont peint Bramante ci-dessus (vers 1480, à la pinacothèque Brera de Milan), Velazquez ci-dessous (vers 1630, au musée des beaux arts de Rouen), et Ter Brugghen (en 1628, au Rijksmuseum d'Amsterdam). Ce dernier l'a affublé d'un globe céleste, et a octroyé le globe terrestre à son symétrique, le portrait d'Héraclite, auquel Démocrite est fréquemment associé dans l'iconographie.
On a appris depuis que cette tradition sur la personnalité de Démocrite, reprise des auteurs romains, était assez fausse. Mais au moins a-t-elle permis pendant ces siècles obscurs d'afficher des idées alors réprimées et de s'en innocenter en les attribuant à une sorte de savant fou, prédicateur d'un matérialisme absolu et d'un déterminisme inéluctable. Rien dans les fragments qu'il reste de Démocrite ne présente cette vision de la Terre ni ne confirme son cynisme. Mais sa vision prophétique d'une pluralité des mondes, dans des états et des âges différents, et parmi lesquels le nôtre n'a rien de particulier *, est finalement bien illustrée ainsi. Il désigne le globe terrestre avec l'air de nous dire «c'est notre monde, on n'aura que lui, et il faudra faire avec».

On trouve sur Internet des reproductions acceptables des Démocrite de Velazquez et de Ter Brugghen, mais la fresque de Bramante fait l'objet d'une sorte de malédiction. Déjà inexplicablement absente des catalogues et autres guides de la pinacothèque Brera de Milan, on en trouve une seule reproduction passable en ligne, pillée et répétée par tous, dont la source est l'inépuisable base de la Web Gallery of Art. Elle est hélas atteinte d'une sorte de monochromie maladive comme d'un excès de carotène. Dans le cadre de sa série de chroniques «Aime la vie, peins la en rose», Ce Glob Est Plat, défenseur de tous les globes de la Terre, se sentait tenu de corriger la situation, et proposer aujourd'hui au monde ébahi les vraies couleurs naïves et acidulées de la fresque de Bramante. Aparté technique : cette fresque de Bramante aux «vraies» couleurs ci-dessus est un montage, très imparfait. Le dessin, les lignes et détails proviennent de la version Web Gallery of Art, les couleurs sont issues d'une photo dérobée sur place à Milan, mal cadrée et floue, prise subrepticement sans regarder dans le viseur. Les photographies y sont interdites, on s'en sera douté, mais jusqu'où n'irions nous pas pour honorer notre devise «La vérité sinon rien!».
***
* Dans la fable Démocrite et les abdéritains, La Fontaine le fait parler ainsi:
Aucun nombre, dit-il, les mondes ne limite :
Peut-être même ils sont remplis
De Démocrites infinis.


Mise à jour du 10.04.2019 : on raconte que Bramante s'est peint à droite en Démocrite, et qu'il a représenté Léonard de Vinci en Héraclite, à gauche. À l'époque ils travaillaient ensemble sur des projets d'architecture à Milan pour Sforza. On reconnaitrait Léonard à ses vêtements roses et au livre devant lui qui serait écrit de la droite vers la gauche.

samedi 20 janvier 2007

Gougueule Eurf

Les écologistes sont très en dessous de la vérité. La Terre est dans un triste état. Si près des poubelles, elle pourrait bien être un jour ramassée par erreur.
Reconnaissons qu'il y a du travail pour qui voudrait la recueillir, et la rafistoler un peu. Voici son adresse en coordonnées géographiques:
Ci-contre, l'afrique orientale, berceau de l'humanité. On ne lui a manifestement pas souvent changé ses couches.

dimanche 7 janvier 2007

L'envol du globe céleste

Ce globe céleste, commandé par le cardinal d’Estrées en l'honneur de Louis 14, fabriqué en 1683 par le moine géographe Vincenzo Coronelli, est ici mis en scène au Grand palais en septembre 2005. Après des siècles d'aventures, de longues périodes d'oubli, des situations épineuses pour exposer un hommage aussi encombrant, il vient, avec son homologue terrestre, de trouver un abri peut être plus durable à la Bibliothèque nationale de France.