samedi 20 mai 2023

Ce monde est disparu (2)


C’était une plage des Pays-Bas, alors Provinces-Unies, animée par Simon de Vlieger vers 1646.

Le 17ème siècle fut l’époque de la grande prospérité pour les Pays-Bas, et l’âge d’or pour les peintres hollandais, qui étaient les premiers à reproduire fidèlement le monde qui les entourait, tel qu’ils le voyaient, et tel que le réclamait la nouvelle bourgeoisie, plus attirée par les images prosaïques de son quotidien que par les mirages de la peinture religieuse.

Le genre le plus ingrat était le paysage marin : les plages infinies, sans reliefs, les ciels gris, le sable… Pas de quoi retenir l’intérêt du bourgeois. Cependant il s’en vendit des milliers, peut-être parce que dans ce pays sans ressources la fortune venait du grand large, du commerce de la mer Baltique à l’océan indien.
Et puis De Vlieger (suivi par Adriaen van de Velde et Jan van de Cappelle) était un maitre dans l’art d’animer les bords de mer, dans le rendu des atmosphères et des ciels brouillés, plombés, orageux, balayés par le vent, et qui s’étendaient sur les trois-quarts de la toile.

En réalité ce panier de Simon de Viegler qui sèche sur une ancre abandonnée, ces rideaux de pluie, ce carrosse spectral, ne sont pas encore tout à fait disparus. Ils s’évanouiront le 25 mai 2023 vers 11 heures (17h en France), à New York, chez Christie’s, où un Siberechts fut naguère aperçu.

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