Ce monde est disparu (8)
"Au Louvre, tous les tableaux sont éclairés, alors qu'en fait y'en a les trois quarts qu'on regarde pas."Le grand café des brèves de comptoir, Tome 3. JM. Gourio.
Dans le monde de l’art, la sphère des ventes aux enchères se porte bien, comme celle de la spéculation boursière (le cours de l’or a presque doublé depuis 5 ans). La finance sait profiter de ces petites contrariétés que sont les conflits frontaliers, les tracas météorologiques variés et autres pépins planétaires.
Cependant il n’y a pas tant de ventes millionnaires qu’on le croirait. Les faussaires ont beau redoubler d’activité, le nombre de chefs-d’œuvre du passé n’augmente pas vite.
Ainsi Sotheby’s vient d’ouvrir les soldes automnaux, le 20 septembre à Londres. La vente était ouverte depuis quelques jours sur internet, d’après un catalogue de reproductions passables. À l’heure de la clôture de chaque lot une simulation d’enchère virtuelle chronométrée venait procurer le petit frisson de la compétition, parce que même à distance, dépenser son argent les yeux fermés doit rester un amusement.
Et l’opération a bien fonctionné, tant le marché est confiant en son avenir.
75% des croutes ont disparu, parfois à de très bas prix pour une maison prestigieuse, moins de 1000$ en l'absence de seuil de réserve.
On notera, dans les liens vers la vente (voir plus haut), le grand retour de Catherine Windsor par Ramsay, invendue en 2022, qui est reparue puis disparue sans bruit, contre 10 000$. La copie de Rembrandt, pourtant assez ressemblante vue de loin, n’est pas partie, contrairement au médiocre Caravage et au Velázquez qui ont dépassé les prévisions, mais pas dans les proportions de ce vilain portrait par Margareth Carpenter, mystérieusement disputé jusqu'à 15 fois les estimations !
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