vendredi 7 novembre 2025

Hey, enfin ? Certes !

   Pour l’instant la meilleure reproduction du panneau central du triptyque de Jean Hey après restauration, extorquée sur internet avec difficulté
 mais sans violence ni effraction.


Il est rare, et toujours émouvant, de recevoir un courriel de Madame la présidente du musée du Louvre en personne. C’est arrivé ce mois-ci. 

Bien sûr elle l’a aussi publié sur son site pour les non abonnés. C'était pour nous réconforter suite au cambriolage cocasse de quelques pierreries historiques. Elle nous assure, après cette épreuve particulièrement difficile et malgré la meurtrissure causée par le drame que la mission du musée est, et sera toujours, de conserver, partager et transmettre les collections. 

Inutile de nous le rappeler. Il était évident, à l’aisance du déroulement du vol, en plein jour et par des amateurs, que la mission "partager et transmettre" était pleinement honorée. 


Puis la présidente en profite pour nous vanter quelques babioles qui se vendent au Louvre et surtout son exposition Jacques-Louis David. À la présentation austère et minimale qu’elle en fait, on sent monter une envie irrépressible de ne pas y aller.

David, c'est Le Peintre Français. Il n'y a pas plus officiel. Passéiste, théâtral et pompeux, on le dit aujourd'hui "peintre engagé", qualificatif toujours flatteur et qui évite de préciser qu’il a illustré quasiment tous les pouvoirs, servilement et sans distinctions.

On le ressort pour toute commémoration d’évènement historique. Là, c’est le bicentenaire de sa mort. L’exposer était une sorte d’obligation administrative, et puis c'est le Louvre qui possède ses œuvres majeures, ses immenses tartines insipides et assommantes qui ne passeraient par les portes d’aucun autre musée.

Enfin, dans une période difficile qui réclame la solidarité de tous, elle remercie le Grand mécène de l’exposition, le cabinet d’audit et de conseil Deloitte. Choix pertinent et naturel, la science de l’éthologie nous confirme les profonds liens biologiques de dépendance entre les rémoras, ces poissons-pilotes disposant d’une large ventouse, et les grands requins. 


Petit bémol néanmoins, dans sa lettre la présidente oublie de présenter la seule exposition de son musée qui mérite qu’on en parle et qui aura lieu, dans quelques jours du 26 novembre au 31 aout 2026 (9 mois !), salle 831 de l’aile Richelieu au niveau 2 (ne la cherchez pas sur le plan du musée, elle n'est pas citée et il n’est pas certain qu’elle jouxte la 830, mais ça sera certainement dans le coin, et méfiez-vous des jours de fermeture) :

C’est l’exposition tant attendue du triptyque de Jean Hey, le fameux triptyque de Moulins, feuilleton de tant d’épisodes de Ce Blog, bichonné depuis 3 ans aux Coton-tige par le Louvre, dans un arc-en-ciel de couleurs désaccordées par le peintre.


Si vous avez un tempérament joueur, rendez vous sur le site du Louvre et essayez de trouver les informations sur cette exposition. Ne tapez pas "Jean Hey" dans le dialogue de recherche, le musée ne connait pas. Prévoyez des heures d’une découverte qui s’amusera de vos nerfs.


Comme à l’habitude, vous ne trouverez pas de bonnes reproductions sur le site du musée. Les images en haute définition sont réservées à la presse, qui les paie sans doute, qui se gardera bien de les diffuser sur internet, mais qui vous dira complaisamment ce que le musée lui a dit d'en dire. 


Cela dit, les fuites restent possibles. Patientons.


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