lundi 24 mai 2010

Bricoler l'univers

Tant de choses nous dépassent... À commencer par le nombre de textes religieux, philosophiques, voire scientifiques sur le sujet, qui déclarent que l'univers est inconnaissable puisqu'on en fait partie. Des milliers de pages pour affirmer que l'inconnu restera à jamais inconnu. La démarche de la connaissance semblant sans fin, le filon est inépuisable.
Pourtant, certains défricheurs se sont sorti l'esprit de cette glu sophistique pour se mettre au travail. Et le résultat est là. Les éditions Eaglemoss proposent le mode d'emploi, les outils, et les pièces détachées pour «construire le système solaire».

Ce qui étonnera d'abord le lecteur engourdi de «Science & Vie» accoutumé aux débauches d'énergie de l'épopée du Big Bang, c'est la modestie des moyens à mettre en œuvre pour créer un système solaire, incitant l'écervelé à se lancer sans précaution dans cette aventure. L'apport au démarrage est proche de zéro. Mais pour le gestionnaire tatillon, les informations sur les moyens et les délais à investir sont trop escamotées et disparates.

C'est pourquoi Ce Glob Est Plat, champion de toutes les vocations scientifiques inabouties, a expertisé les Conditions Générales de cette offre (onglet "Bon de commande"), et en propose le tableau récapitulatif ci-contre qui figure le calcul le plus optimiste en fonction des éléments fournis par l'éditeur, ici et ici.

Notez qu'après deux ans et demi de persévérance, si vous avez réussi à ne pas perdre la moindre pièce, et si l'horlogerie du système fonctionne, jours, nuits, saisons, rien ne garantit que vous pourrez alors voir apparaitre la vie. En effet la documentation ne cite pour tout «élément» que le laiton chromé. Les composants chimiques nécessaires à la création de la vie seront fournis dans une autre série à venir, sans doute. Mais cette aventure vous aura cependant apporté sagesse et patience. Et elle aura démontré que la légende qui prétend le ciel, la Terre et les grands luminaires créés en quatre jours est largement erronée. 900 jours au moins sont nécessaires pour obtenir une Terre à peu près opérationnelle.



Répétons-le, pensez à nettoyer régulièrement vos outils, notamment si vous réalisez plusieurs programmes simultanément. On remarquera sur l'illustration ci-dessus, à quelques détails subtils, que le montage approximatif de cette planète a été effectué avec des outils qui servaient en même temps au programme «J'épile mon caniche» des éditions Jeunesse et Nature.

4 commentaires :

yvelinoise a dit…

Le champion de détection des procédés fumeux que vous êtes a-t-il remarqué la taille des planètes par rapport aux doigts de l'opérateur dans la vidéo de montage ?

Oui ! oui, je suis sûre que vous l'avez notée, elle est à peine plus grosse qu'un pois chiche la petite planète symbolisant l'intelligence !

Maintenant, à l'intention de ceux qui se demanderaient encore pourquoi je pose de telles questions et en vous basant sur le prix total indiqué dans le tableau, pourriez-vous calculer le prix de revient de Mercure ?

Mercure, dieu des voleurs bien sûr ;-)

yvelinoise a dit…

Mignon comme tout ce poisson globe, pas plat du tout !

Costar a dit…

Ah Yvelinoise, habile éplucheuse du Glob, vous y trouvez toujours plus de choses que ma plume n'a imaginées (comme disait Coluche à propos de l'artichaut avant et après dégustation).

Votre question sur le prix de revient de Mercure est cependant à la limite du désagréable pour le pauvre éditeur. Il essaie de vendre un concept, une sorte de Graal que personne ne réalisera jamais tant il y a de pièces détachées livrées en tellement de livraisons et sur un délai si long, il nous procure une ambition, un rêve pour enthousiasmer nos vies ternes et répétitives, il tutoie les astres et jongle avec la mécanique céleste. Hélas il n'aura certainement jamais la satisfaction de voir un jour réalisé un système solaire complet et vous venez le chicaner sur le prix d'un petit pois !

Costar a dit…

Ça n'est pas un poisson globe, c'est un caniche planète. Décidément Ce Glob Est Plat devra vulgariser aussi les bases de la zoologie, comme il l'a fait avec bonheur pour l'astronomie.