vendredi 11 février 2011

Le tableau interdit

Faisons aujourd'hui un hommage aux téméraires résistants d'OrsayCommons, qui ont bravé à deux reprises déjà les débonnaires gardiens du musée d'Orsay, en exhibant leurs minuscules mais redoutables appareils photo numériques, malgré la prohibition impérieuse et les centaines de panonceaux rouges disséminés comme à la frontière des deux Corée, et afin de manifester leur désapprobation devant l'interdiction illégale et discrétionnaire de photographier les lieux.
Et cet évènement est l'occasion de parler enfin d'un peintre peu connu, régulièrement oublié, dépoussiéré tous les 20 ans pour illustrer quelque exposition sur le post-impressionnisme en Lombardie, Angelo Morbelli (Alessandria 1853 - Milan 1919), peintre italien étiqueté divisionniste et réaliste.

Morbelli Angelo, Jour de fête à l'hospice Trivulzio, 1892, médaille d'or à l'exposition universelle de 1900, actuellement au musée d'Orsay. Par fraternité pour les manifestants d'OrsayCommons, cette photo d'une œuvre du domaine public a été ignominieusement prise sans autorisation, depuis l'annonce de l'oukase vénal et félon du musée d'Orsay.

En librairie ou sur Internet, on ne trouve quasiment rien sur Morbelli.
Sur les quais, à Paris, le vieux catalogue italien d'une rétrospective à Alessandria au printemps 1982 (75 œuvres), dans un coin mal éclairé du musée Ca' Pesaro à Venise une vue mélancolique de l'hospice Trivulzio, une autre sur un mur inapprochable du palais Pitti à Florence, un ou deux tableaux à Milan ou Turin, quelques liens déjà morts autour d'une exposition à Turin, en 2001.

Et puis il y a ce site émouvant sur le village de Colma di Rosignano et les témoignages touchants des descendants d'Angelo Morbelli, sur sa maison et son atelier préservés avec affection.
C'est tout.
On se rappellera un jour, au hasard d'une exposition, que c'était un grand styliste, et comme Georges de La Tour, Chardin, ou Jean-Baptiste Millet, un peintre des choses et des êtres modestes et silencieux, éclairés par un soleil de fin du jour.

4 tableaux de Morbelli, de gauche à droite et de haut en bas : In risaia 1901 (Boston, museum of fine arts), Il natale dei rimasti 1903 (Venise, Ca' Pesaro), Il capitello 1919 (Milan, Coll. privée), Angolo di giardino 1912 (Rome, galerie nationale d'art moderne).

2 commentaires :

Tilia a dit…

Passionnante découverte d'un artiste inspiré par la vie quotidienne.

Pour ce qui est des documents le concernant sur l'internet, j'en ai quand même trouvé pas mal d'intéressants, outre l'article de Wikipédia en italien, mis en lien sur le site des amis de l'artiste.

Exemples :
Un tableau accompagné d'un article au BBCMuseum.
Une note de de Blue Lantern (une blogueuse qui fait partie de ma liste de liens), avec deux tableaux.
Une page des plus intéressantes avec des tableaux sur le site d'un universitaire italien.
Un article sur un site culturel italien.
Deux tableaux accessible depuis cette page de recherche.
Et le tableau Alba Domenicale en meilleure définition.

Ceci n'est qu'un premier jet. Il y en a d'autres, mais le temps me manque et je craindrais de vous fatiguer !

Costar a dit…

Tilia, merci de toutes ces recherches. Oui bien sûr, il y a des tas d'autres allusions à Morbelli sur internet, mais rien de passionnant comme le site de Colma, et aucune reproduction de qualité dans tout cela (même celles de Colma sont affreuses). C'est dans ce sens que j'écrivais "on ne trouve quasiment rien sur Morbelli". Très bientôt je posterai quelques superbes reproductions supplémentaires. Je suis trop exigeant, je vous l'accorde.

(Au fait le lien BBC ne fonctionne pas chez moi)