Détruire, disent-elles
Un collectionneur anglais avait acheté pour une somme importante en 1992 un petit tableau représentant une femme nue attribué à Marc Chagall, peintre aux réalisations colorées et naïves. L'œuvre était alors soutenue par un expert russe ami de Chagall.
Vingt ans après, pour se rassurer sur la valeur de son investissement (probablement avait-il quelques doutes) le brave homme présentait il y a peu le tableau à une émission de la chaine anglaise BBC consacrée aux contrefaçons (Fake or fortune).
Première erreur. Le tableau s'est révélé peint avec des pigments trop récents au regard de sa datation. Par ailleurs il a depuis quelques années disparu des livres d'experts qui discutent de Chagall. C'est donc certainement un pastiche.
Deuxième erreur, la production anglaise, pourtant avertie, choisit de le soumettre au jugement du Comité Chagall, présidé par les deux petites-filles du peintre.
Et depuis, ces dames ne veulent pas rendre le tableau. Elles le confirment faux et souhaitent saisir la justice, aux frais du propriétaire, afin de faire respecter une vieille loi française de 1895 qui autorise à détruire devant huissier une œuvre dont les ayants droit pensent qu'elle pourrait entacher la mémoire de l'artiste (deux œuvres de « Miro » ont ainsi été pulvérisées en 2013).
Quand on sait les incertitudes que soulèvent les questions d'attribution, les avis d'experts qui fluctuent parfois au vent des modes ou des intérêts qui les financent, une décision aussi imprudente et fatale a de quoi effrayer l'amateur de peinture naïve. Hier encore, un tableau du musée de Tessé au Mans, jusqu'alors relégué comme copie ou « école de » Bartolomeo Manfredi, vient d'être attribué au maitre lui-même, après restauration. De plus, on ne voit pas bien en quoi ces destructions pourraient, comme le disent certains, décourager les faussaires. Mais elles découragent certainement les propriétaires de tableaux dans la recherche de leur authenticité.
Et puis franchement, le tableau en cause est tellement médiocre, qui pourra croire qu'on a pu un jour le prendre pour une œuvre de valeur, même de Chagall ?
Vingt ans après, pour se rassurer sur la valeur de son investissement (probablement avait-il quelques doutes) le brave homme présentait il y a peu le tableau à une émission de la chaine anglaise BBC consacrée aux contrefaçons (Fake or fortune).
Première erreur. Le tableau s'est révélé peint avec des pigments trop récents au regard de sa datation. Par ailleurs il a depuis quelques années disparu des livres d'experts qui discutent de Chagall. C'est donc certainement un pastiche.
Deuxième erreur, la production anglaise, pourtant avertie, choisit de le soumettre au jugement du Comité Chagall, présidé par les deux petites-filles du peintre.
Et depuis, ces dames ne veulent pas rendre le tableau. Elles le confirment faux et souhaitent saisir la justice, aux frais du propriétaire, afin de faire respecter une vieille loi française de 1895 qui autorise à détruire devant huissier une œuvre dont les ayants droit pensent qu'elle pourrait entacher la mémoire de l'artiste (deux œuvres de « Miro » ont ainsi été pulvérisées en 2013).
Quand on sait les incertitudes que soulèvent les questions d'attribution, les avis d'experts qui fluctuent parfois au vent des modes ou des intérêts qui les financent, une décision aussi imprudente et fatale a de quoi effrayer l'amateur de peinture naïve. Hier encore, un tableau du musée de Tessé au Mans, jusqu'alors relégué comme copie ou « école de » Bartolomeo Manfredi, vient d'être attribué au maitre lui-même, après restauration. De plus, on ne voit pas bien en quoi ces destructions pourraient, comme le disent certains, décourager les faussaires. Mais elles découragent certainement les propriétaires de tableaux dans la recherche de leur authenticité.
Et puis franchement, le tableau en cause est tellement médiocre, qui pourra croire qu'on a pu un jour le prendre pour une œuvre de valeur, même de Chagall ?
Mise à jour le 07.07.2022 : la cour d'appel en 2019, en opposition à la rigidité de la loi, mais pas contredite plus tard par la cour de cassation, a considéré que la mention "Reproduction" visible et indélébile au dos de la toile suffirait.
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