Tableaux singuliers (3)
Gerard Terborch (ou Ter Borch), cavalier de dos, 1634 (Boston Museum of fine arts).
Au fil d’une vie assez mouvementée, de 1617 à 1681, le peintre hollandais Gerard Terborch pratiqua tous les genres de la peinture, mais en conservant toujours un style raffiné et austère fait de gris, de beiges et de rouges.
On trouve dans son œuvre des paysages animés, des soldats jouant aux cartes et buvant, puis des petits portraits délicats de bourgeois rigides, et de grandes assemblées avec des dizaines de diplomates entassés, en 1648 pour le traité de paix avec le suzerain espagnol.
En 1650 apparaissent de subtiles scènes d’intérieur au décor fondu dans une pénombre dont ne s’échappent que les couleurs adoucies de quelque étoffe et les reflets argentés de la lumière sur des soieries. Terborch est certainement l’inventeur de ces scènes familières où le personnage principal, souvent une femme en robe de satin, tourne le dos au spectateur et à la fenêtre, source unique de lumière (c'est pourquoi on n’y voit jamais de fenêtre).
Ainé d’une quinzaine d’années de Vermeer et Pieter de Hooch, Terborch était probablement à Delft au début des années 1650 (il est cité avec Vermeer sur un acte notarié de 1653) car ses scènes silencieuses et allusives les ont à l’évidence fortement inspirés, même s’ils les ont délivrées de leur confinement en peignant sur les leurs des portes, des enfilades de pièces, des fenêtres entrebâillées et l’air et la lumière qui circulent alors.
Après son mariage et son installation en 1654 à Deventer (dont il deviendra bourgmestre), et jusqu’à la fin de sa vie 27 ans plus tard, Terborch perpétuera les délicates scènes d’intérieur et les portraits puritains et rentables de la bourgeoisie hollandaise.
De sa jeunesse précoce se détache un tableau singulier, la silhouette fatiguée d’un cavalier en armure qui s’éloigne pesamment vers un fond juste esquissé, presque irréel.
À peine adulte Terborch semble déjà touché, comme plus tard dans ses tableaux intimistes, par l'impression mystérieuse que produit un personnage quand il tourne le dos à l’observateur.
On pense ici aux défaites d'un autre cavalier imaginaire aux illusions démesurées décrites par Miguel de Cervantes quelques années plus tôt, illustrées avec justesse par Gustave Doré en 1863.
Au sens propre ce petit panneau de bois peint à l'huile n’est pas si singulier puisque Terborch en a réalisé au moins trois connus, lors d’un voyage d’apprentissage à Londres vers 1634.
On trouve dans son œuvre des paysages animés, des soldats jouant aux cartes et buvant, puis des petits portraits délicats de bourgeois rigides, et de grandes assemblées avec des dizaines de diplomates entassés, en 1648 pour le traité de paix avec le suzerain espagnol.
En 1650 apparaissent de subtiles scènes d’intérieur au décor fondu dans une pénombre dont ne s’échappent que les couleurs adoucies de quelque étoffe et les reflets argentés de la lumière sur des soieries. Terborch est certainement l’inventeur de ces scènes familières où le personnage principal, souvent une femme en robe de satin, tourne le dos au spectateur et à la fenêtre, source unique de lumière (c'est pourquoi on n’y voit jamais de fenêtre).
Ainé d’une quinzaine d’années de Vermeer et Pieter de Hooch, Terborch était probablement à Delft au début des années 1650 (il est cité avec Vermeer sur un acte notarié de 1653) car ses scènes silencieuses et allusives les ont à l’évidence fortement inspirés, même s’ils les ont délivrées de leur confinement en peignant sur les leurs des portes, des enfilades de pièces, des fenêtres entrebâillées et l’air et la lumière qui circulent alors.
Après son mariage et son installation en 1654 à Deventer (dont il deviendra bourgmestre), et jusqu’à la fin de sa vie 27 ans plus tard, Terborch perpétuera les délicates scènes d’intérieur et les portraits puritains et rentables de la bourgeoisie hollandaise.
De sa jeunesse précoce se détache un tableau singulier, la silhouette fatiguée d’un cavalier en armure qui s’éloigne pesamment vers un fond juste esquissé, presque irréel.
À peine adulte Terborch semble déjà touché, comme plus tard dans ses tableaux intimistes, par l'impression mystérieuse que produit un personnage quand il tourne le dos à l’observateur.
On pense ici aux défaites d'un autre cavalier imaginaire aux illusions démesurées décrites par Miguel de Cervantes quelques années plus tôt, illustrées avec justesse par Gustave Doré en 1863.
Au sens propre ce petit panneau de bois peint à l'huile n’est pas si singulier puisque Terborch en a réalisé au moins trois connus, lors d’un voyage d’apprentissage à Londres vers 1634.
Gustave Doré, extrait d'une illustration pour le Don Quichotte de Cervantes, Tome 2 Ch.4, vers 1863, gravée par Pisan.
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