dimanche 17 mars 2024

Histoire sans paroles (50)

Mark Rothko, sans titre 1969, dernier tableau de la rétrospective chronologique à Paris en mars 2024. 
Dans les années 1930 Rothko peignait des scènes couvertes de formes évoquant des personnages qu’il disait mythologiques, dans les années 40 ces formes devenaient des taches floues aux teintes vives, dans les années 50 les taches se dilataient en grands aplats horizontaux aux couleurs intenses, dans les années 60 les couleurs s’assombrissaient progressivement, pour disparaitre dans une dernière série de rectangles, comme des paysages gris au ciel noir. Le peintre se suicidait en février 1970. On se demandait alors où étaient passées toutes les couleurs.

5 commentaires :

Lothar a dit…

J’ai cru tout d’abord à un de vos canulars furtifs, puis je suis allé lire la prude mademoiselle Wikipédia sur ce « fait-néant » désormais a-colore et dont l’article (à encadrer) vaut son pesant de cacahuètes norvégiennes et pour le coup, vous laisse « sans paroles ».
On y cause de Nietzsche, de Freud, de Jung et même de Frazer (mais pas de BHL ni de Pierre Dac ni de Raymond Devos ou d’Alphonse Allais, désolé)
Après, je suis allé prendre une douche glacée ; cela « Soulage ».

Costar a dit…

Eh oui, c'est un peu le problème de l'abstraction. On ne peut rien en dire, sinon "tiens, les couleurs iraient bien dans la chambre des enfants", ce qui n'est pas très respectueux, alors on utilise les mots œcuméniques - poésie par exemple, que chacun comprend exactement à sa propre manière sans fâcher l'autre - ou mieux, si par chance on a lu quelques livres, on utilise les arguments d'autorité traditionnels, et c'est alors la citation des charlatans patentés, Freud, Jung, ou des philosophes abscons.
Et vous avez raison, Wikipédia c'est un peu trompée, les seuls spécialistes de la question étaient les amis de M. Gourio dont voici quelques exemples bien sentis :

La peinture, c'est rien qu'un truc qu'on fixe au mur avec un clou. Rembrandt est rien sans un clou.

Picasso pour moi est une peinture humoristique.

Les mains peintes dans les grottes, on dit que c'est des peintures, si ça se trouve les mecs s'appuyaient pour pisser un coup.

Moi j'aime la peinture et je n'en fais pas, par respect, vous avez des peintres qui en font et qui visiblement n'aiment pas ça, c'est d'ailleurs la grande majorité !

Lothar a dit…

Ah que j’aime pas le mot « abstraction » dirait le regretté philosophe Johnny H.
Je lui préfère « non figuratif » qui est moins abstrait, mais je ne suis qu’un inculte de comptoir qui cependant « percute » souvent devant une œuvre « non figurative » et ce, sans faire retourner dans sa tombe ce brave Nietsche qui est tout, sauf abscons, et qui ne mérite plus cela en sus de ses mauvais apôtres et lecteurs.
En tout cas, merci de m’avoir fait serrer « les mains peintes dans les grottes... » de Gourio. C’est une phrase qui devrait être les prolégomènes de toute sérieuse « Histoire de l’Art ».
Bien à vous.
GJG

Anonyme a dit…

Au fait, j'ai mis à peu près une demi-seconde à comprendre quel était cet hommage que vous rendez à La Tour dans votre dernière toile.
Van Eyck me demande tout de même un plus d'effort...
pi

Costar a dit…

À M. pi

Connaissant mieux que moi les La Tour de Nantes et de Paris, vous étiez hors-concours. C'est en réalité un hommage à Friedrich avec des accessoires fournis par La Tour (et Boulard pour le fauteuil).