dimanche 9 février 2025

Améliorons les chefs-d’œuvre (30 Grünewald)

     

Il est né vers 1475 à Würzburg près de Francfort, aujourd'hui au cœur de l’Allemagne de l'ouest, et mort en 1528 à Halle près de Leipzig, au cœur de l’Allemagne de l'est. On ne connait pas son nom. C’est peut-être Mathis Gothart Nithart, mais personne n’est certain de cette identité. Aujourd'hui on l’appelle Matthias Grünewald.

On lui attribue un nombre très réduit d’œuvres, dont le retable d’Isenheim (ou Issenheim, en France, au sud de Colmar), 37m² de panneaux spectaculaires peints à la demande des Antonins, moines hospitaliers du couvent de la ville. Longtemps attribué aux meilleurs peintres allemands de son temps, notamment Holbein puis Dürer, c’est un chef-d’œuvre prodigieux dont on se demande s’il n’a pas été conçu sous l'emprise des effets hallucinogènes de l’ergot du seigle, un des symptômes de la maladie dont il était censé apaiser les souffrances, par la contemplation de ses visions fantastiques.


C’est un objet unique dans l’histoire de l’art occidental, comme le polyptyque de l’Agneau mystique de Van Eyck, et comme lui, comme pour les plus belles réalisations de l’humanité, on pourrait s’attendre à en trouver sur internet des reproductions de haute qualité, histoire d’informer les centaines de millions d’humains qui ne pourront se rendre au musée de Colmar, de l’existence de cette merveille.

Hélas Colmar, se trouve en France, le pays où le site du plus grand musée du monde ne publie que de médiocres images de ses collections et s’approprie des droits de reproduction sur les œuvres du domaine public, et où des musées interdisent encore aux visiteurs de photographier les œuvres exposées pour vendre quelques mauvaises cartes postales.   


     

Après la récente restauration, de 2011 à 2022, pas réellement indispensable vu le bon état du retable, et qui a été un peu longue et mouvementée parce que tout le monde, dont le Louvre, voulait sa part du gâteau, le site internet du musée de Colmar ne pouvait pas continuer à en présenter de médiocres images fanées. 

Et il a effectivement fait l’effort de déposer un peu n’importe comment sur des pages désordonnées, là des vidéos de journal télévisé sur la restauration, ailleurs quelques détails avant et après, et plus loin une série de nouvelles reproductions du retable, dans une résolution moyenne, perdues dans le labyrinthe incompréhensible d'une interface arriérée qui permet - quand ça fonctionne - d'agrandir des détails dans une qualité un peu moins moyenne et dans une fenêtre minuscule.   


Alors, devant cette ergonomie du siècle dernier, quand des images de bonne qualité sont disponibles sur le site mais quasiment introuvables pour l’internaute qui musarde, leur réunion, dans une présentation simple des trois configurations du retable et dans la plus haute définition actuellement disponible, s'imposait (on sait que le Louvre en a fait une campagne photographique en très haute résolution, mais il est bien possible que le public, qui a payé ces travaux, n’en voie jamais la couleur).


     

Les 3 images en liens ci-dessous du retable à l'état fermé, mi-ouvert et ouvert, mesurent entre 10 000 et 16 000 pixels et demandent 20 à 30 mégaoctets ; leur chargement peut prendre quelques secondes. 

La résolution des images est très bonne pour les panneaux peints (loin du niveau Gigapixel cependant), mais dans les états mi-ouvert et ouvert les sculptures de Nicolas de Haguenau n'existent que dans une résolution moyenne, c’est pourquoi est joint le montage des bustes des apôtres sans fond et dans une meilleure qualité. 


 Grünewald, retable d’Issenheim fermé (musée Unterlinden, Colmar) 

[Lien fichier 13134 x 9211 pixels, 22 Mo]


 Grünewald et Nicolas de Haguenau, retable mi-ouvert 

[Lien fichier 16339 x 9317 pixels, 29 Mo]


 Grünewald et Nicolas de Haguenau, retable ouvert 

[Lien fichier 15742 x 9800 pixels, 24 Mo]


Nicolas de Haguenau, bustes sculptés des apôtres 

[Lien fichier 5258 x 1200 pixels, 1,3 Mo]



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