Deux nouvelles en passant
L’incendie des millions de livres, de manuscrits enluminés, d’incunables, de documents uniques de la Bibliothèque nationale serait en effet plus dommageable pour la connaissance que la perte d’un pastiche de cathédrale du 19ème siècle (dont les plans de Viollet-le-Duc sont d’ailleurs peut-être conservés à la BnF).
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Et puis, il est en fin de compte assez probable qu’une exposition Léonard aura lieu cette année au Louvre.
Le Musée avoue enfin. Une page de son site annonce sobrement qu’en raison de l’affluence attendue dans le hall Napoléon pour le grand cirque Léonard de Vinci prévu du 24 octobre 2019 au 24 février 2020, toutes les visites, même gratuites, se feront avec réservation d’horaire, en ligne dès le 18 juin.
Il y aura donc une exposition. On n’en saura pas plus, sinon qu’y sera présentée « la plus grande part possible des peintures de l’artiste », et que la « Joconde n’y sera pas » (elle boude et reste dans sa cabine de douche à l’étage, dans son état elle ne veut pas être vue de trop près).
Notons qu’avec ces 4 mois d’avance, du 18 juin au 24 octobre, l’effort porte plus sur l’organisation des réservations que de l’exposition elle-même, pour ne pas reproduire le désastre Vermeer de 2017, où le système n’avait été mis en place qu’après une ouverture cafouilleuse (dans le désordre général, l’entrée était refusée aux clients qui avaient payé).
Si le visiteur, comme le musée même, ne sait pas encore ce qui sera exposé, il pourra tout de même acheter son ticket, les yeux fermés.
Pour mémoire, rappelons que le hall d’exposition Napoléon fait 1350 mètres carrés et que les normes de sécurité ne permettent pas plus de 300 visiteurs simultanés, soit environ 5000 par jour, et 600 000 en 4 mois. Record absolu pour le Louvre, que l’exposition atteindra sans doute, à la mesure du vacarme promotionnel fait autour de Léonard cette année. À ce niveau de fréquentation, dans le hall Napoléon, on ne visite plus, on est un volatile qui piétine avant l’abattage.