samedi 11 décembre 2010

Correspondances




La nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Correspondances (première strophe),
de Charles Baudelaire, dans Les fleurs du mal.


La poésie est une chose parfois assez confuse.
C'est ce qui la rend plus évocatrice, dit-on, et c'est sa fonction.
Sans doute.

L'arbre trône dans le parc de la Fondation de l'Hermitage, à Lausanne. Les colonnes reposent sous les tribunes de l'amphithéâtre de Pozzuoli, près de Naples.

3 commentaires :

Tilia a dit…

Bien que tourmenté, le bois paraît plus résistant que la pierre...

La poésie rimée est souvent à l'étroit dans son corset. N'est pas Lamartine, qui veut.

Libérons les vers !

Costar a dit…

Ah vous tapez tout de suite fort, avec «Le Lac», évidemment. Quoiqu'en le relisant après ces années, on y trouve certaines métaphores un peu forcées. Par exemple, dans «et dans ces rocs sauvages qui pendent sur tes eaux !» je ne vois pas bien des rocs pendant, enfin.
Et puis cette personnification du temps, alors qu'on sait bien depuis novembre 2010 et le numéro 397 de «Pour la science» que le temps n'existe pas. Ils l'expliquent dans toutes les dimensions. Nous excuserons Lamartine qui ne doit plus avoir ses coordonnées à jour auprès de la Poste et qui n'a probablement pas reçu ce numéro.

Tilia a dit…

"ces rocs sauvages qui pendent"
Parfait exemple de ce à quoi je pensais en écrivant que la poésie rimée est souvent à l'étroit dans son corset.
Si Lamartine avait écrit
"Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui se penchent sur tes eaux "
son quatrain hétérométrique aurait été bancal, mais l'image nettement améliorée.

Vive les vers libres !