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samedi 15 janvier 2022

Les proverbes imbéciles (1)

Ils constituent l’assise de nos conversations de palier ; le fondement de nos papotages mondains ; on les attribue à nos ancêtres, qu’on respecte inévitablement ; s’ils leur ont survécu si longtemps ça ne peut être que par leur profonde vérité venue du fond des âges ; enfin ils surgissent si vite à notre conscience, dans une conversation, quand il s’agit de répliquer, qu’ils nous épargnent la recherche d’une opinion personnelle, chose qui ferait sortir l’interlocuteur de ses schémas de pensée habituels et risquerait d'enrayer l’harmonie consensuelle du moment : ce sont les proverbes imbéciles. (*)


Pether Abraham (1756-1812) Paysage au clair de lune (détail) 45x60cm. 
Marché de l’art 23.06.2019 : 13.750€.

Examinons aujourd’hui le proverbe suivant :

« Quand le sage montre la Lune, l’idiot regarde le doigt ».

Son origine est douteuse, on l’attribue le plus souvent, sur internet, à Confucius, parfois Lao Tseu, voire Tchouang-tseu, qui sont les derniers refuges de l’ignorance en matière de sagesse. Il est toujours conseillé, si dans l’empressement de la conversation vous inventez un proverbe, de l’attribuer à un auteur très ancien écrit dans un style illisible et que les dictionnaires qualifient de sages parce qu’ils sont justement antiques et indéchiffrables.
D’ailleurs une recherche de proximité des mots Lune et doigt dans tout Confucius, Lao Tseu et Tchouang-tseu s'est révélée infructueuse.
Tant pis, nous dirons, comme Vialatte quand il avait la flemme de se documenter, que ce proverbe remonte à la plus haute antiquité.

Son sens est simple : c’est être idiot que de prendre le mot pour la chose qu’il désigne, le signe pour la réalité, le signifiant pour le signifié, voire le signifié pour la réalité, ou le détail pour l’ensemble, et ainsi de suite. 
On trouvera en vérité des centaines (vraiment) d’interprétations différentes parfois contradictoires, mais elles partent toutes du principe que le postulat de départ est vrai : le sage est sage, et s’il te désigne une chose, regarde la chose. Si possible admire-la parce qu’elle est montrée par un sage, et ne pose pas de question.

La vraie pensée populaire, celle des bistros, n’est évidemment pas d’accord, quand on résume les propos sur le sujet recueillis par J.M. Gourio dans les Brèves de comptoir. « Il a raison le connard (lisez l’idiot) de regarder le doigt, y’a rien sur la Lune, elle serait sur la Terre, on n’irait même pas, et les hommes qui y sont allés sont tous devenus alcooliques, partout où on va, ça finit pareil. »  

Allons un peu plus loin dans le bon sens. Si celui que le dicton dit sage l’était réellement, il ne désignerait pas l’astre mais indiquerait comment le regarder, la méthode pour le retrouver, comprendre ses cycles et les prévoir. 
Qui aura compris les explications du sage retrouvera ce qu’il désignait en toute circonstance. C’est la démarche scientifique. Et si sa formule fonctionne, alors on l’honorera du titre de sage.


Tout cela parait peut-être abstrait. Prenons un exemple dans l’actualité. Les Français vont bientôt choisir un président. En prévision de cet évènement grandiose, tous les candidats leur promettent la Lune, ou plutôt leur montrent une vague forme brouillée haut dans le ciel et qu’ils appellent la Lune. C’est leur projet pour diriger le pays.
Or tout le monde sait depuis belle lurette que les promesses ne sont quasiment jamais tenues une fois le pouvoir en poche. 

Dès lors c’est bien l’idiot qui regarde le doigt qui avait raison, parce que c’est le doigt et celui qui le pointe, le soi-disant « sage », le postulat, qu’il faut d’abord examiner. C’est lui qui aura tous les droits et mènera le Français selon son bon vouloir. D’où vient-il ? Quelle est sa famille, son milieu, qui seuls profiteront de ses largesses ?

D’ailleurs, s’il est notoire que le processus électoral en France permet souvent d’élire un président qui a recueilli beaucoup moins que la majorité des voix, cette majorité oubliée du règne actuel savait bien à l’époque qu’il fallait en priorité regarder le doigt et non la Lune. Et c’est précisément en ne regardant pas la Lune qu’elle avait remarqué le doigt pointé, qui aurait traditionnellement dû être l’index (le doigt qui indique) mais était en réalité le doigt suivant, celui dont la présentation en direction du ciel a un tout autre sens dans la gestuelle des peuples, le troisième.    

C’est pourquoi, après cette démonstration sans faille, s’il était encore besoin d’un proverbe sur le sujet, nous pourrions aujourd’hui affirmer « Quand le sage montre la Lune, l’idiot regarde la Lune ». Étant sous-entendu qu'à aucun moment on n'a vu ce dernier se renseigner au préalable sur le sage.

Voilà. Refermez vos cahiers. La semaine prochaine, interrogation écrite.

***
(*) On ne s’interdira pas de parler aussi des dictons idiots qui sont, selon certains experts qui l’affirment sans conviction, des proverbes imbéciles dont l’objet serait plus précis, moins moral et le style sans métaphore.

samedi 25 décembre 2021

« Petit pan de mur jaune »

À l’exception d’opérations de prestige, le financement des musées a depuis tant d’années disparu des préoccupations des pouvoirs que leurs administrateurs, désignés par les mêmes pouvoirs, s’épuisent à la recherche de moyens pour les maintenir à flot.
Symptôme de cet abandon, tous les dirigeants de la planète en chœur ont interdit l’accès des musées, même déserts, aux personnes non vaccinées contre le coronavirus, même porteuses d’une preuve de test négatif (comme c’est le cas en Suisse et bientôt en France) pendant que les foules, vaccinées ou non, s’entassent joyeusement dans les transports en commun sans le moindre laissez-passer.

Toutes les méthodes ont été expérimentées par ces gestionnaires désappointés, de l’interdiction de photographier dans leur musée, au circuit de visite obligeant le transit par la boutique de souvenirs, jusqu’à la médiatisation outrancière d’expositions misérables, parfois financées par des mécénats douteux.
On ne s’étonne donc plus de voir les responsables de musée les plus dynamiques se laisser abuser par n’importe quel truc soi-disant infaillible venu d’on ne sait où et censé améliorer la situation de leur établissement.

Une de ces idées miracles, qui commence à faire des ravages dans la présentation des œuvres et sur le confort des visiteurs, concerne les cartels, ces étiquettes explicatives traditionnellement placées près des objets exposés, si possible à hauteur des yeux.
Ces cartels ont tendance, depuis quelque temps, à tomber au sol, au pied de l’œuvre et aux pieds des visiteurs, sans l’aide de courants d’air, ni de la gravitation.

Le musée y gagne de la place sur les murs, et peut resserrer les tableaux et ainsi satisfaire une autre tendance moderne, illusion de transparence, qui est de montrer un maximum des réserves du musée. Surenchère louable quand elles recèlent des trésors (qui devraient plutôt être partagés avec les musées moins dotés), mais débauche vite épuisante quand les cimaises se couvrent de rogatons.

Et les plus zélés des conservateurs en profitent pour muer la petite étiquette discrète, qui situait brièvement l’artiste dans l’espace et le temps, en une véritable encyclopédie. On y retrouve alors toute l’histoire du tableau, du peintre, du musée et de la région, en petits caractères et en 500 mots. 

Ici encore l’exubérance est honorable, mais tous les désagréments en ont-ils été évalués ?

En effet après 45 ans, une large proportion de l’espèce humaine qui fréquente assidument les musées éprouve des difficultés à voir de près et corrige cette altération naturelle par des lunettes adaptées mais qui ne permettent plus de voir vers le bas des petits caractères trop éloignés. Pour lire les cartels au sol, il n’y a plus alors que la génuflexion ou l’accroupissement. 
Toute à l’admiration des cimaises à hauteur de ses yeux, la personne suivante, affectée probablement de la même pathologie, ne verra pas l’obstacle. Il en résultera une scène burlesque qui dérangera le silence recueilli des lieux, déclenchera peut-être l’alarme et alertera les gardiens qui soupçonneront des déprédations.



 
Et puisqu’il faut bien parler de rentabilité, on reproche encore souvent au touriste qui prend 30 secondes pour photographier un tableau de spolier l’esthète, qui attend après lui, d’un temps de contemplation jugé d’une valeur supérieure ; on s’impatiente également, derrière un touriste qui tripote nerveusement l’audioguide et stationne plusieurs minutes devant un tableau sans s’apercevoir que la voix nasillarde qu’il écoute distraitement ne commente pas la même œuvre ; alors que dira-t-on de l’amateur qui passera et repassera entre les visiteurs et les tableaux, et s’arrêtera bien 5 minutes devant chacun pour en lire consciencieusement le cartel ?

Dans l’exemple tout à fait réel de l'illustration ci-dessus, au musée des beaux-arts d’une ville moyenne du centre de la France dont tous les étages, après 5 ans de travaux, ont vu l’ensemble des cartels ainsi gonflés d’information et cloués au sol, l’amateur pointilleux du paragraphe précédent demandera plus d'une demi-heure pour lire les étiquettes et regarder les œuvres de ce coin de mur.
Ceci dit, ça n’est peut-être pas un problème dans un musée de province. Il étaient déjà peu fréquentés avant la crise sanitaire. 

Enfin passons vite sur les questions de lumière. Il faut bien éclairer les pieds des touristes qui passeront désormais une partie de leur visite à regarder leurs chaussures, et régler finement la chose pour que le faisceau lumineux n’y projette pas leur propre ombre et n’interfère pas trop avec l’éclairage destiné aux tableaux.

Comme dit le proverbe congolais, les bonnes idées ne sont pas toujours les meilleures
Peut-être verrons-nous parfois, au pied d'un tableau, dans une salle reculée d’un musée désert, quelque vieillard ratatiné qui n’aura pas pu se relever d’une génuflexion, à l’image de l’écrivain Bergotte venu mourir devant le petit pan de mur jaune d’un tableau de Vermeer, dans le roman de Marcel Proust.

lundi 29 mars 2021

Louis ixe-vé-hihihi

En 1866, l’article CHIFFRE du Grand dictionnaire universel du XIXe (19e) siècle, tome 4 p.98, de Pierre Larousse, raillait les chiffres romains, malgré leur présence dans son titre :

« On voit, d’après cela, quelle complication présentent ces chiffres dans les calculs. Les Romains avaient assurément des règles; mais elles étaient, même pour les opérations les plus simples, d’une effrayante complication […]
La numération romaine […] est si pénible, si embarrassante, si éloignée de la perfection de celle des Arabes […] qu’il faut la laisser aux Trissotins et déterreurs de médailles et faiseurs d’inscriptions […]
Les chiffres romains, si absurdes, n’en restent pas moins usités […] C’est un abus peu grave pour les inscriptions et médailles, à qui un air d’hiéroglyphe ne messied pas, mais bien plus sérieux pour les livres […] destinés à être lus et compris. »

Et il ajoutait que déchiffrer les nombres en romain numérotant les 537 maximes de La Rochefoucauld éditées par Didot occuperait six fois plus de temps que la lecture de l’ouvrage même.
 

Ce qu’il reste du démocrate, du libertaire, du pédagogue Pierre Larousse, au fond de sa tombe au cimetière Montparnasse, doit encore fulminer après 150 ans, parce que cet usage archaïque des chiffres romains n’a guère évolué depuis. Encore aujourd’hui les numéros des chapitres de livre, les actes et les scènes au théâtre, les rois, les dynasties, les siècles, les millénaires ne sont pas représentés par un symbole directement lisible mais figurés par un certain nombre de bâtons, qu’il faut compter comme on compte sur ses doigts.

Et, à la façon des fièvres polémiques qui réveillent épisodiquement quelque académicien sénescent ou un vieil écrivain vicieux quand une réforme menace de simplifier l’orthographe du français, les grands médias italiens viennent de faire une poussée de température parce que le musée Carnavalet, musée de l’histoire de la ville de Paris, a décidé d’écrire le numéro ordinal des siècles en chiffres arabes (d’origine indienne) afin d’être compris de tous les visiteurs, notamment étrangers.
Que les nostalgiques du calcul avec les doigts se rassurent, les monarques seront encore numérotés avec des bâtons, s’est empressé de répondre le musée.

Un grand journal français déclara l’affaire insignifiante, mais en écrivit néanmoins deux grandes tartines bien tièdes, affirmant que la numération romaine apporte élégance, fantaisie, prestige, panache, et fait les « délices de la culture populairen’écrit-on pas Star Wars IX ? »
Voyez-vous Monsieur Larousse, rien n’a changé, c’est toujours l’élite bien éduquée qui définit ce qu’est la culture populaire.

Cette élite ignore peut-être que depuis une vingtaine d’années, avec la disparition du papier, notre nouveau monde informatique, certes volatil mais essentiellement anglo-saxon (même en Asie), ignore impérialement les numérations exotiques.
Les logiciels chargés de trier les données, feuilles de calcul et traitements de texte, qui savent classer par ordre alphabétique ou numérique, rangent les chapitres et les dates romaines comme des lettres, donc dans un ordre numérique fantasque (1, 2, 3, 4, 9, 5, 6, 7…), et les logiciels de lecture vocale de texte ou les assistants pour malvoyants prononcent l’index des monarques avec la même fantaisie, Louis XVIII (18) devenant Louis ixe-vé-hihihi, à la manière du sketch du trio Les inconnus, en 1989, quand ils guillotinaient Louis croix-vé-bâton.

Alors, comme le préconisait le grand Pierre Larousse, laissons les hiéroglyphes aux égyptologues, et considérons ce faux proverbe congolais « Si tu veux bavarder avec tes voisins, utilise déjà les mêmes mots ».
 
***
Illustration : Buste de Pierre Larousse constipé, placé au haut d’un grand pilier sur sa tombe par un sculpteur plein d’humour, qui mériterait qu’on oubliât son nom.

samedi 23 décembre 2017

Tableaux singuliers (7)

Après une averse, une dame vêtue de rouge vif et au bas de robe crotté déambule dans une rue sans doute fréquentée par des messieurs. Au même instant deux bourgeoises sortent du porche imposant d’une maison au hautes fenêtres protégées par d’épais barreaux et s’apprêtent à entrer dans un fiacre. La scène est peinte à la manière d’une indiscrétion, surprise par un passant.

Raffaello Sorbi, Le fiacre, 1872 (28x35cm, Vente Sotheby 16.12.2015, 31k£)

Né à Florence en 1844, Raffaello Sorbi y apprend la peinture, y obtient des prix, y peint sur commande pour des amateurs anglais et américains, fait peut-être un aller-retour à Rome, revient à Florence, y peint des tableaux de genre historique et vaguement folklorique, des portraits nettement pompéiens, et de guillerettes scènes de village. Il est élu à l’Académie des beaux-arts de Florence, où il meurt en 1931.

À peine mort Sorbi est oublié, en bon peintre académique, à l’image d’un Ernest Meissonnier moins martial et plus rural, et comme tant d’autres son nom se perd, et refait surface de temps en temps dans une salle des ventes, quand une famille en difficulté en espère une embellie.
Notons qu’il inspire encore de nos jours les fabricants de puzzles de 2000 pièces, comme les plus grands !

Ses tableaux ne brillent pas, d’ordinaire, par un sens particulier de la mise en page, elle est plate et frontale, ni des couleurs, elles sont insipides, ni de « l’intériorité », son point de vue est toujours superficiel. Mais, comme dit le proverbe congolais « il y a toujours quelque chose de bon dans le plus mauvais des peintres », et on trouve quelquefois dans la production de Sorbi un tableau inattendu, insolite, plaisant, dont cette singulière scène de fiacre.
Quelle idée, quel sentiment auront incité Sorbi, expert en félicité villageoise et en festivités toscanes, à peindre ce curieux instantané clandestin ?















Une jolie toile originale de Raffaello Sorbi, l’étendage du linge blanc (Panni Stesi, v.1895, 12x18cm, vente Florence 20.04.2013, 9k€)

mardi 13 septembre 2011

Il faut raison (d'État) garder

On s'en souvient, l'accident nucléaire de Tchernobyl, en avril 1986, n'a jamais atteint la France. Le bras armé du gouvernement dans la bataille contre les éléments était alors l'éminent et zélé professeur Pellerin. À la tête du Service de Protection Contre les Rayonnements Ionisants, il avait, comme tout fonctionnaire du nucléaire, prêté le serment du silence sur la pollution radioactive. Et il respectait sa parole. Tandis que les craintifs pays limitrophes exorcisaient leurs frayeurs en distribuant de l'iode et déconseillaient la consommation de certains produits frais, le bon professeur faisait le nécessaire pour que le nuage radioactif se détourne de notre territoire sacré.

Et depuis 25 ans, tel le mélancolique vengeur masqué de nos lectures d'enfant, il n'en avait jamais été vraiment remercié. Il était même poursuivi en justice pour tromperie aggravée par des malades vindicatifs qui lui reprochaient son silence sur la réalité des risques et lui attribuaient leurs cancers. 
Le 7 septembre dernier vient de marquer la fin de son calvaire. La cour d'appel de Paris a prononcé un non-lieu général sur toute l'affaire. Toute contradiction relève désormais de la diffamation. C'est le risque qu'encourt le malheureux A. Le P. par son triste témoignage du 8 septembre 2011 à 22h42 sur le site du Figaro.

Les couleurs chatoyantes de la centrale nucléaire de Dampierre, sur la Loire, à 50km d'Orléans. 
 
Voilà. La vérité est qu'il n'y a pas de lien entre la forte augmentation (admise) des cancers de la thyroïde dans l'est de la France et le célèbre nuage prétendument radioactif. La vérité est que les milliers d'êtres humains qui vivent encore dans la zone présumée irradiée de Fukushima ne doivent pas s'inquiéter, leur anxiété injustifiée n'est qu'une phobie que la psychiatrie apaisera. 

La vérité est que l'accident mortel d'hier sur le site nucléaire de Marcoule dans le Gard (l'explosion d'un four de traitement de déchets radioactifs), est en fin de compte un accident normal sans conséquence catastrophique, qui prouve que la gestion du nucléaire français est sous haute surveillance. C'est ce qu'affirment les organismes officiels et la presse unanimes

Au lent empoisonnement des corps s'ajoute l'intoxication des esprits. Comme dit un proverbe congolais « Quand éclate la vérité, mieux vaut ne pas se trouver sur sa trajectoire. »

jeudi 17 juin 2010

Proverbe congolais


« Lorsque les éléments commencent à se confondre, le ciel, la terre, et l'eau, le sage apprend à nager, le fou apprend à voler, le canard reste impassible. »